
Se lever le matin est devenu un véritable combat. Mon reflet dans le miroir me renvoie une image qui me fait pleurer. Je regarde ce corps, cette enveloppe que je n’ai pas choisie, et je me sens envahie par un sentiment d’inadéquation. Chaque centimètre de moi semble crier à quel point je ne corresponds pas aux standards de beauté imposés par la société. Je suis grosse, obèse même, et cela me pèse plus que le poids que je porte.
Choisir une tenue devient un véritable calvaire. Les vêtements ne sont plus des cœurs battants d’expression personnelle mais plutôt des cages qui emprisonnent ma chair, accentuant les parties que je voudrais cacher. La mode n’est pas faite pour moi ; il n’y a pas de style accessible aux corps comme le mien. Chaque vêtement que j’essaie devient un témoignage de mon désespoir. Les habits se froissent sur mes formes, ne laissant transparaître qu’une silhouette déformée par le jugement et la honte.
Je me souviens des jours où je pouvais m’habiller avec insouciance, où je ne craignais pas le regard des autres. Aujourd’hui, chaque sortie est une épreuve, chaque rencontre un rappel de mes luttes internes. Les rires des passants résonnent comme un écho cruel, et je voudrais disparaître sous mes vêtements trop serrés, étouffer ma douleur dans le tissu.
Parfois, je rêve de me libérer de ce fardeau, d’apprendre à aimer cette partie de moi que je déteste tant. Mais la route semble si longue, parsemée de doutes et de larmes. Oserais-je penser qu’un jour, je pourrai trouver un style qui m’appartienne, me réconcilier avec ce corps, ou même l’adopter ? Pour l’instant, je continue de pleurer, espérant qu’un jour viendra où je n’aurai plus honte de porter mon propre reflet.

