Lettre à moi-même

Ma chère Elodie,

Je prends un moment pour te parler, pour t’écrire ce que tu as souvent refoulé au fond de ton cœur. J’ai longtemps hésité, mais il est temps d’être honnête avec toi-même et de reconnaître tout ce que tu ressens.

Depuis l’adolescence, le poids a toujours été un combat. Ce n’était pas seulement une question de chiffres sur la balance, c’était un miroir qui me renvoyait une image que je ne reconnaissais pas. L’obésité, c’est devenu un compagnon silencieux, un fardeau lourd à porter. Mais ce qu’il faut que tu comprennes, c’est que cette lutte ne définit pas qui tu es. Tu es bien plus que cela.

La perte de papa a été un choc indescriptible. C’était comme si le sol s’était ouvert sous mes pieds. J’ai perdu mon pilier, celui qui m’a toujours soutenue. Dans ce désespoir, j’ai cherché refuge dans la nourriture. Je sais que tu te souviens de ces longues soirées passées à grignoter, à essayer de combler un vide que rien ne pouvait réellement remplir. Ce n’était pas juste de la nourriture, c’était une tentative maladroite d’apaiser une douleur insupportable.

Aujourd’hui, alors que tu envisages une opération de chirurgie bariatrique, je tiens à te dire que c’est une étape brave et nécessaire. Cela ne fait pas de toi une personne faible, mais au contraire, une guerrière prête à reprendre les rênes de sa vie. Prends ce chemin non pas pour satisfaire les attentes des autres, mais pour te trouver toi-même, pour aimer ton corps et ta vie.

Rappelle-toi que cette démarche est aussi un acte d’amour envers ta santé. En te libérant de ce poids, tu t’offres la chance de découvrir qui tu es vraiment, sans les entraves de la honte ou de la tristesse. Chaque pas vers ce changement est un pas vers la lumière, vers un avenir où tu peux retrouver la joie.

À chaque fois que tu douteras, repense à cette lettre. Écris-la dans ton cœur et rappelle-toi que le chemin sera long, mais il en vaut la peine. Tu es forte, tu es capable, et surtout, tu es digne d’amour et de bonheur. Ne l’oublie jamais.

Avec toute ma tendresse,

MOI-MÊME.