Témoin de ma transformation : le récit de Gaëlle

En février 2024, je m’appelle Gaëlle, et j’ai vécu une expérience bouleversante qui a changé ma vie de manière radicale. Après des années de lutte contre l’obésité, j’ai décidé de franchir le pas et de subir une chirurgie bariatrique, un bypass gastrique. Mon objectif était simple : retrouver la santé et me sentir bien dans ma peau.

Les premiers mois après l’opération ont été marqués par une perte de poids rapide et impressionnante. En à peine quelques mois, j’ai perdu 77 kg. Pour beaucoup, cela semblerait être une victoire incroyable, une raison de célébrer et de se réjouir. Pourtant, je ne peux m’empêcher de ressentir un mélange de joie et de mélancolie.

Chaque matin, je me tiens devant mon miroir et j’admire ce nouveau corps qui se dessine lentement. Mais il y a quelque chose qui me dérange profondément. Ce reflet que je vois, même s’il représente un accomplissement sur le plan physique, ne me plaît pas. Je ne reconnais plus les formes qui m’étaient familières, et le poids que j’avais porté pendant tant d’années semble avoir laissé des marques indélébiles sur ma peau – vergetures, relâchement, et une silhouette que je n’avais pas imaginée.

Je lutte pour accepter cette image qui est censée symboliser la liberté et la santé. Mes vêtements, qui autrefois étaient trop serrés, tombent désormais avec une légèreté que je n’aurais jamais cru possible. Mais au-delà de ces changements, il y a un sentiment de perte : perte de mon ancienne identité, perte de repères et, surtout, perte de confiance en moi.

Au fil des jours, je me rends compte que ma relation avec la nourriture a évolué, mais ma relation avec mon corps est encore en déséquilibre. J’aspire à aimer cette nouvelle version de moi-même, mais il y a des jours où je m’interroge : est-ce que ce nouveau corps est vraiment moi ? Ou bien suis-je simplement une ombre du passé qui tente de se réinventer ?

Le chemin vers l’acceptation est semé d’embûches, mais j’ai décidé de me battre. Je vais apprendre à apprivoiser ce nouveau reflet, à lui trouver une beauté que je n’arrive pas encore à percevoir. Car au fond, ce parcours ne se résume pas uniquement à des chiffres sur une balance ou à des tailles de vêtements, mais à une quête d’identité et d’amour-propre. Je sais que je ne suis pas seule dans ce voyage, et je suis déterminée à avancer, un pas à la fois.